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#Politique climatique
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Le Conseil fédéral en faveur de la neutralité carbone d’ici à 2050

Le Conseil fédéral renforce l’objectif climatique. Il veut atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre (ci après: GES) d’ici à 2050. Pour autant, l’Initiative pour les glaciers reste nécessaire. 

Nous nous félicitons du renforcement de cet objectif, attendu depuis longtemps. Le Conseil fédéral s’est engagé à atteindre l’objectif de l’Initiative pour les glaciers, personne n’aurait cru cela possible il y a encore six mois!

Néanmoins, il est important de poursuivre notre engagement pour les raisons suivantes :

Le communiqué de presse du Conseil fédéral montre que les émissions agricoles sont incluses dans l’objectif net zéro. Toutefois, il n’est pas clair si les émissions de l’aviation internationale sont également incluses.

Il est important que toutes les émissions de gaz à effet de serre soient prises en compte, y compris les émissions provenant de l’agriculture. Toutefois, le communiqué de presse n’indique pas si la part suisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’aviation est comptabilisée.

La trajectoire choisie de réduction des émissions de GES et la mise en place d’un mécanisme de contrôle sont deux choses importantes. La seconde vise à s’assurer que le chemin planifié est respecté. Dans sa disposition transitoire (2), l’Initaitive pour les glaciers prévoit que les émissions nationales doivent être réduites « au moins linéairement ». Cet engagement fait défaut dans la décision du Conseil fédéral.

Lors de la conférence de presse, la Conseillère fédérale Sommaruga a évoqué la possibilité d’une compensation à l’étranger. Cela n’est pas compatible avec l’objectif zéro net : les émissions mondiales doivent être réduites à zéro, il n’y a donc nulle part où compenser. Si la Suisse recourt à la compensation étrangère alors que c’est encore possible, les réductions nationales deviendront encore plus difficiles par la suite.

Le communiqué de presse ne contient aucun engagement en faveur de la décarbonisation (paragraphe 3 de l’Initiative pour les glaciers). Or la décarbonisation est la conséquence logique du zéro net.

La nouvelle loi sur le CO2, telle que négociée actuellement par la commission de l’environnement, de l’aménagement, du territoire et de l’énergie (CEATE) n’est pas sur la bonne voie car elle vise à réduire les émissions domestiques de 30 % d’ici 2030 (par rapport à 1990). Or nous avons besoin d’une réduction d’au moins 50% des GES domestiques au lieu des 30% proposés.

A l’avenir, « des technologies seront également utilisées pour éliminer définitivement les gaz à effet de serre de l’atmosphère et les stocker ». Nous ne sommes pas contre ce point, mais nous devons être conscients que ces technologies n’existent que de manière très limitée et que leur potentiel futur est inconnu. Nous ne devons pas compter sur le fait qu’elles seront bientôt disponibles à grande échelle.

Les mesures précises qui seront prises ne sont pas encore claires. Tant que nous n’aurons aucune certitude quant aux points soulevés, nous aurons toujours besoin de l’initiative pour les glaciers.